mardi 4 septembre 2012

Une république bananière

El Hadj Mohamed Raouraoua a réussi son coup …tordu avec la complicité de sa majesté Hayatou 1er. Celui-ci a lancé, le 3 septembre, sa meute de chiens de garde à l’assaut des délégués à l’assemblée générale de la CAF réunie à Mahé, Seychelles. Harcelés, ou tout simplement passifs, 44 représentants de fédérations nationales ont voté pour l’amendement aux statuts qui limite désormais la candidature à la présidence de la CAF aux seuls membres du comité exécutif disposant du droit de vote ! Une belle entorse à toute règle démocratique doublée d’une escroquerie morale que la nouvelle disposition qui transforme le CE en politburo à la nord- coréenne et la CAF en république bananière. Hayatou, seigneur féodal s’il en est un et apprenti dictateur se débarrasse de deux rivaux potentiels : l’Ivoirien Jacques Anouma, pourtant membre depuis 2006 du CE de la Fifa et le Sud-africain Danny Jordan, organisateur du Mondial 2010. Il assure du coup sa réélection en 2013. Un sixième mandat sera pour lui synonyme de 29 ans de règne, soit plus que le règne moyen des dictateurs en Afrique ! Pitoyable que le "sale" boulot ait été fait par un dirigeant algérien.

lundi 20 août 2012

Un coup tordu

Un infatigable chercheur que Monsieur Mohamed Raouraoua, un « fennec » malin et rusé dont la devise est : " le dribble est une passe de que l'on fait à soi-même". Ce prédateur obsédé par la course aux privilèges à la CAF et à la Fifa se la joue toujours perso. Son dernier coup (tordu) : une proposition d'amendement des statuts de la CAF qui exige de tout candidat à la présidence de l'institution d'être membre du comité exécutif (CE). Si la proposition est adoptée le 3 septembre par l'assemblée générale de la CAF, elle verrouillerait l'accès à la présidence à tout candidat indépendant et transformerait le CE en politburo! Ce serait un coup dur porté à la démocratie et à l'équité. Le reniement d'un principe fondateur de la CAF: l'égalité entre tous ses membres. Notre fennec a-t-il pris cette initiative pour rendre service à Issa Hayatou qui brigue un sixième mandat ? Ou bien roule-t-il pour lui-même ? Ce qui alors en dit long sur ses convictions démocratiques et ses scrupules politiques. Il est vrai qu’il a pris l’habitude de se « purifier » à la Mecque….

lundi 13 août 2012

Du plomb

Sa Majesté Hayatou 1er dû roucouler de bonheur après la moisson de médailles ... de plomb glanée par le footballeurs (dames et hommes) africains au tournoi olympique de Londres. Zéro point pour les équipes féminines de l'Afrique du sud et du Cameroun est ce en six matchs. Chez les hommes, élimination dès le premier tour pour l'Égypte et le Maroc et après les quarts de finale, pour le Sénégal et le Gabon. Un bilan qui confirme le recul qualitatif du football africain, amorcé à l'occasion du du mondial 2010 et poursuivi avec, en 2011, le fiasco aux Championnats du monde des moins de 20 et 17 ans et à la Coupe du monde féminine. Ajoutez à ces échecs, le faible niveau technique de la CAN 2012. De quoi inquiéter ceux qui dirigent ce football ! Mais, hélas, ce n'est pour le souci majeur d'Issa Hayatou et de sa garde rapprochée. Seuls leur situation de rente et ses privilèges accaparent leur intérêt. Et cet état d'esprit a encore de beaux jours devant lui.

mardi 22 mai 2012

Milla "libéré"

Roger Milla, David Mayebi et Charles Emedec sont, depuis le 18 mai, interdits de toute activité au sein de la Fécafoot. Milla est révoqué de sa qualité de président d’honneur pour avoir proféré « des propos injurieux à l’endroit de la Fécafoot, de son président et de ses dirigeants ainsi que pour avoir appelé publiquement à des manifestations populaires et à l’insurrection contre la Fédération. » La star paye là son franc parler et ses multiples déclarations contre l'équipe dirigeante en place, notamment ses critiques des sanctions à l'encontre de Samuel Eto'o, et dernièrement le lancement du comité citoyen pour le redressement du football camerounais, destiné à introniser un coach local à la place du Français Denis Lavagne, appelé à la tête des Lions indomptables fin 2011 à la place de l’Espagnol Javier Clemente. Charles Emedec, vice-président de la Fédération, est révoqué « pour malversations financières dans le cadre de l’acquisition de l’immeuble siège de la Ligue régionale de football de l’Ouest ». Il entraîne dans sa chute, Serge Tsemo et Kamwa Roger, qui étaient à l’époque des faits, respectivement président et trésorier adjoint de ladite Ligue. David Mayebi, lui aussi vice-président de la Fédération (il est aussi membre de la Chambre de Résolution des litiges de la Fifa à titre de membre de la FIFPRO, l’union des syndicats de joueurs professionnels), est révoqué « pour insubordination caractérisée et propos injurieux à l’encontre de la Fécafoot, de son président et de ses dirigeants. » Par ailleurs, l’Association des Footballeurs du Cameroun (AFC), devenue Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), est exclue de la Fécafoot pour violations graves et répétées de ses obligations. On n’en sait pas plus. Inutile de dire que l’ami Roger, libéré de ses « fonctions » officielles ne va pas enterrer la hache de guerre. Et il n’aura pas tort.

dimanche 20 mai 2012

Un jeu "mafieux"




Renforcement de la défense et spéculation sur le « contre », disparition presque complète de l’offensive, de la création, du plaisir de jouer et utilisation croissante de l’intimidation, de la violence, du trucage et de la tricherie….telles sont les caractéristiques du « jeu » produit par Chelsea, en demi-finale face à Barcelone et en finale de la Ligue des champions face au Bayer Munich.

Il est facile de comprendre que si 90% des forces d’une équipe sont consacrées à détruire, il reste peu de forces pour construire, pour créer, pour attaquer, c’est-à-dire pour offrir au public, qui a payé quand même pour assister à un spectacle, les satisfactions qu’il est en droit d’exiger.

En sport, les notions de fins et de moyens sont indissolublement liées. En football, les notions de résultat et de qualité du jeu. Aujourd’hui et Chelsea en fait la démonstration, les rapports entre résultat et jeu ne sont plus évoqués. Le jeu est devenu une notion inutile et encombrante à partir du moment où le poids des intérêts financiers drainés par le football a eu comme conséquence l’accession à sa tête de gens – à l’instar de l’oligarque russe Roman Abramovic, propriétaire de Chelsea - déterminés à implanter dans gestion l’idée que seul le résultat compte et que les moyens pour l’obtenir en plus de l’argent se nomment le travail, l’effort pénible et éventuellement la ruse et la brutalité.

Le « jeu » ….mafieux de Chelsea est une insulte à l’esprit du football. Il ne mérite que le rejet voir le dégoût. N’en déplaise à « Lady Gaga du ballon » !

lundi 30 avril 2012

Lady Gaga du foot



Vous avez été sans doute nombreux à suivre, sur le petit écran, la demi-finale retour de la Champion’s League F.C. Barcelone – Chelsea. Nous ne parlerons pas du véritable hold up commis par le club de l’oligarque russe Roman Abramovic mais de la prestation, ce soir-là, du sieur Didier Drogba.

Un grand joueur, c’est le talent allié au rayonnement humain. C’est être au service de l’Art (du jeu) et de son éthique. Avec Drogba, vous êtes mal tombés. Le footballeur a certainement des qualités d’attaquant racé et efficace, mais l’homme, sur le terrain, a un comportement des plus haïssables.

Au Nou Camp, Drogba a évolué au poste d’….arrière latéral gauche. Il a harcelé le porteur du ballon, taclé sans ménagement, provoqué un penalty….Et il a exécuté son numéro habituel de star sur le déclin. Il a « plongé », multiplié les grimaces de « fausse souffrance », simulé la blessure, interpellé la foule, gesticulé tel un sémaphore, « enguirlandé » ses coéquipiers, palabré avec l’arbitre…..Toujours le regard tourné vers les caméras. Un récital digne de « l’égocentre » qu’il est. Et qui ternit sa réputation.

Drogba, en Coupe d’Afrique des nations (il a disputé 4 éditions sans succès) ne crânait pas devant les défenseurs zambiens, burkinabés ou algériens. Il se lâche avec Chelsea.

La Côte d’Ivoire en a fait son héros oubliant qu’il aura, de 2006 à 2012, « bousillé » son équipe nationale en contribuant à en casser les automatismes collectifs, tout en fayottant auprès des entraîneurs.

Il y a quelques semaines, Drogba lançait un appel aux dons pour un projet hospitalier à Abidjan. Il oublia qu’en juin 2011, il s’était offert un mariage à 500 000 dollars !

mardi 24 avril 2012

Il aimait le foot...

* 1937 40: il a vingt et un ans lorsqu'il effectue son service militaire dans le 141è régiment d'infanterie alpine à Marseille. Passionné de foot, il rejoint l'Olympique de Marseille. Plus tard, il est appelé par l'équipe de France militaire et y occupera un poste de milieu de terrain.
* 1965 : président de la République algérienne, il reçoit, le 16 juin, sur les hauteurs d'Alger, l'équipe du Brésil, championne du monde et pose avec Pelé et Garrincha.
Le 17, il est à Oran pour suivre le match Algérie - Brésil (0-3).
Le 18, il est de retour à Alger. Dans la nuit du 19, il est renversé par un coup d'Etat fomenté pour ministre de la défense, Houari Boumediene. Jeté en prison, il y restera plus de douze ans.
* Octobre 2001, dans les jardins d'un hôtel de Bamako, une réception est organisé en son honneur. Hervé Bourges qui fut son secrétaire, me présente. "Oui, s'exclame-t-il, je le connais! C'est lui qui a écrit l'histoire de l'équipe du FLN. C'est lui qui la connaît le mieux!" Puis s'adressant à son épouse : " Zohra, prends ses coordonnées, on est appelé à se revoir." S'en suivit une longue discussion à bâtons rompus sur l'état du foot algérien, le Brésil, la Coupe du monde....Une soirée mémorable.
Je ne verrai plus Ahmed Ben Bella. Il n'était pas présent au cinquantenaire de l'équipe du FLN, en avril 2008 à Alger.
Il a tiré sa révérence à 96 ans, le 11 avril.
Que la terre lui soit légère.

lundi 12 mars 2012

Adamu KO

Le 24 février, le Tribunal arbitral du Sport (TAS) a examiné l'affaire Amos Adamu, ex-membre du Comité exécutif de la Fifa et ex-vice président de la CAF. Il a confirmé la décision de la Commission d’appel de la Fifa du 3 février 2011. En conséquence, Amos Adamu reste suspendu de toute activité liée au football au niveau national et international pour une période de 3 ans à partir du 20 octobre 2010. L’amende de CHF 10'000.-- est également confirmée.

Le 17 octobre 2010, l’hebdomadaire britannique Sunday Times a publié un article rapportant de forts soupçons de corruption au sein de la FIFA liés à la procédure de sélection pour l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA. Des journalistes ont approché plusieurs membres ou anciens membres du Comité Exécutif de la FIFA en prétendant être des lobbyistes travaillant pour une société privée désireuse de conclure des accords afin de soutenir inofficiellement les candidatures américaines pour les Coupes du mondes de la FIFA 2018 et 2022.
Le Dr Adamu a été approché pendant cette enquête et il lui a été offert une somme de
USD 800'000 par les journalistes camouflés afin de construire quatre terrains de football artificiels au Nigeria. Immédiatement après la publication de l’article du Sunday Times, le Comité d’Ethique de la FIFA a ouvert une procédure disciplinaire contre Amos Adamu et, après avoir établi sa culpabilité pour avoir violé le Code d’Ethique de la FIFA, a décidé le 17 novembre 2010 de le suspendre pour une période de 3 ans et de lui imposer une amende de CHF 10'000. La décision a été confirmée par la Commission d’appel de la FIFA le 3 février 2011.

Le 3 mai 2011, Amos Adamu a déposé un appel auprès du TAS afin de demander l’annulation de la décision de la FIFA. La Formation du TAS a confirmé la décision de la FIFA de considérer le Dr Adamu coupable d’une violation de l’article 3 (règles générales), de l’article 9 (loyauté et confidentialité) et de l’article 11 (corruption) du Code d’Ethique de la FIFA. La Formation du TAS a rejeté l’argument soulevé par le Dr Adamu qui soutenait que les enregistrements obtenus par la FIFA de la part du Sunday Times auraient dû être considérés comme des preuves illégales étant donné que les journalistes auraient violé le Code pénal suisse et que les preuves auraient ainsi été obtenues par le biais d’une infraction pénale. Il a également invoqué une violation de ses droits de la personne et a demandé que les preuves soient déclarées irrecevables.
La Formation du TAS a relevé que la seule circonstance que certaines preuves auraient été obtenues illégalement n’empêchait pas nécessairement un tribunal arbitral international ayant son siège en Suisse de les admettre dans la procédure et de les prendre en compte pour sa sentence, étant donné que le tribunal arbitral n’est pas obligé de suivre les règles de procédure applicables devant les tribunaux ordinaires suisses.
Dans tous les cas, la Formation du TAS a indiqué que, dans le cas du Dr Adamu, il n’y avait eu aucun juge ordinaire ayant déclaré que les preuves avaient été obtenues de manière illégale et ayant interdit leur usage et qu’en outre il n’était même pas certain que les journalistes du Sunday Times aient véritablement agi de manière illégale.
La Formation du TAS a insisté sur le fait qu’il était crucial que les hauts dirigeants du football ne devaient pas seulement être honnêtes mais qu’ils devaient apparaître de manière claire etindubitable comme étant honnêtes.
Concernant le comportement du Dr Adamu, la Formation du TAS a été convaincue que celui-ci avait été bien loin de refuser de manière active et non ambiguë
la proposition inconvenante avancée par les soi-disant lobbyistes. En conclusion, les
arbitres du TAS ont considéré que la sanction imposée par la FIFA n’était pas disproportionnée et qu’elle était même relativement peu sévère étant donné la gravité de l’infraction.
Donc acte et au suivant!



















samedi 18 février 2012

Hédoniste

« J’ai connu des moments pas faciles, dus au fait que je sois parti du plus bas. Il faut franchir les étages pas à pas, ce n’est pas parce qu’on arrive en haut qu’il faut se prendre pour quelqu’un d’autre. La réussite d’un tournoi c’est la réussite d’un groupe. J’ai encore tellement de choses à faire dans le football, tellement de plaisir à prendre… Nous ne sommes que des footballeurs, rien d’autre.
(…) Il faut de la discipline tout en gardant la culture africaine. Je suis capable de m’adapter. Avec mes joueurs, c’est moi qui amène le « Bose » (une marque d’enceintes, ndlr) dans le vestiaire, c’est moi qui mets la musique parce que j’adore ça. Quand les joueurs partent à l’échauffement, moi je reste dans le vestiaire avec la musique à fond. S’il y a quelqu’un qui passe, il se dit « mais qu’est-ce qu’il fait celui là ? ». Je me concentre, je chante. Je ne suis pas un moine, j’adore la vie, sortir, prendre du plaisir. Il y a un adjectif : hédoniste. Je veux prendre le plus de plaisir possible dans tout ce que je fais. Si je ne prends pas de plaisir, je m’ennuie. Et je n’aime pas m’ennuyer. »
Ainsi parle Hervé Renard, l’homme qui a fait gagner la CAN 2012 aux Chipolopolos de Zambie. Un discours qui exècre la langue de bois et la démagogie. Celui d’un authentique amoureux du foot. Modeste, lucide et humain. Alors, à bientôt Hervé pour vider une coupe de roteuse!

vendredi 17 février 2012

Un rituel frelaté

La conférence de presse que s’offrent depuis quatorze ans, la veille de la finale de la CAN, les présidents de la CAF et de la Fifa tient du rituel… surréaliste. Joseph S. Blatter se complaît dans le rôle du parrain, du « bigboss » et de pape du ballon. Il s’épanche à chaque fois sur son passé – il remonte à 1976 - d’ « ancien combattant » du football africain avant de prononcer une homélie tout en reconnaissant l’impuissance de la Fifa à lutter contre la violence, la tricherie, le dopage et la corruption….
Issa Hayatou, toujours droit dans ses bottes, fait dans la langue de bois très….stalinienne, du genre : « Tout le monde, il est beau, il est gentil », « la CAN est une réussite », « Les pays organisateurs ont monté la barre très haut », « Les matchs ont été souvent de qualité et l’arbitrage à la hauteur de la situation »…Curieux jugement quand on voit, sur le petit écran, Hayatou, affalé dans son fauteuil, piquer du nez et s’endormir pendant les matchs ! Et pour clore le « spectacle », le Camerounais (il est en poste depuis 1988 !) proclame que répondant à la vox populi, il fait don de sa personne à la CAF et qu'il va briguer en 2013, un septième mandat. A force de fréquenter les dictateurs de l’Afrique centrale, il en a pris de la graine.