jeudi 22 septembre 2011

Le retour du Jeddaï

Il est sorti par la porte et il revient par la fenêtre! Sacré Emmanuel Maradas! En 1998, le journaliste tchadien se met au service de Joseph Blatter alors candidat à la présidence de la Fifa. Il devient un professionnel du lobbying. Issa Hayatou, le président de la Caf, n'apprécie pas : il le renvoie de la commission des médias de la Caf.
2002, rebelote, Maradas roule pour Blatter qui affronte Hayatou. Le Valaisan gagne haut la main. Maradas a ses entrés à la Fifa pour laquelle il va effectuer plusieurs missions. Blatter reconnaissant, l'aide à assurer la survie de son journal, African Soccer (assez bien fait du reste). Seulement notre confrère s'implique de moins en moins dans la confection du mensuel et se vautre dans les mondanités et le lobbying à outrance. Mais tant va la cruche à l'eau qu à la fin, elle se casse. African Soccer est vendu et en 2010, Blatter et la Fifa rompent avec un afidé devenu "encombrant".
Et puis, Hayatou est arrivé...Magnanime, le maoudo! Il repêche Maradas qui n'est plus journaliste et le remet dans la commission des médias de la Caf!

On achève bien les bisons (2)

A Chelsea, le club de l'oligarque russe Abramovitch, on ne fait ni dans le sentiment ni dans la reconnaissance. Le Ghanéen Essein en a fait les frais. En juillet dernier, son genou "explose" : rupture du ligament interne et du ménisque. Opération et six mois d'indisponibilité avec une récupération incertaine. Deux mois après, Chelsea annonce qu'il le met définitivement sur la touche et ne compte plus sur lui. Triste épilogue pour notre "bison" qui avait, pendant des années, transpiré pour le club londonien.
Didier Drogba n'est pas lui aussi loin de la porte de sortie : à 3 ans, on l'estime "amorti" et on a engagé le jeune espoir belge Lukaku pour lui succéder. Quant à l'Ivoirien Kalou, on se demande ce qu'il fait dans le club londonien : il y joue les bouche-trous et il n'est pas dans les plans de l'entraîneur portuguais Villa -Boas.
Chelsea, un grand club?

Sa majesté tiroir-caisse

« Le souillé Issa Hayatou choisi par Blatter pour remplacer Bin Hammam à la tête du Programme Goal » titre, le 20 septembre, le site anglais Insideworldfootball. Et de préciser : « Hayatou, l’omnipotent patron du football africain qui, l’année dernière, avait, à deux reprises, dénié deux accusations de corruption va diriger le Bureau Goal, carte maîtresse de la Fifa en charge de la distribution de fonds aux nations démunies et du financement de projets de développement. » Et d’ajouter : « Une promotion qui a fait froncer les sourcils à plus d’un observateur tant le Programme Goal ( inauguré en 1999, il a servi à financer plus de 500 projets pour un total de 146 millions d’euros) est une pièce maîtresse de la politique de la Fifa. Et combien même Hayatou ait rejeté les : allégations contre lui, sa désignation donne lieu à des contestations. (…) Rappelons que la commission d’Ethique du CIO a diligenté une enquête à son sujet. »
Le cadeau de Blatter à Hayatou équivaut à un feu vert pour que le Camerounais brigue en 2013 un septième mandat à la tête de la CAF. Et s’il se représente, il sera réélu car il n’aura pas de rival : qui osera, en effet, affronter l’homme qui va désormais attribuer les fonds du Programme Goal ?

mardi 13 septembre 2011

Le verdict du Dr Chung Mong-joon

L'ex-vice président de la Fifa, le puissant homme d'affaires coréen Chung Mong-joon ne mâche pas ses mots. Dans ses mémoires publiées par le New York Times, il traite Joseph S. Blatter, le président de la Fifa de "dictateur hostile à toute transparence et à toute crédibilité". "C'est un malade du pouvoir, un garçon impétueux. Il a marginalisé le Comité exécutif et neutralisé toute tentative de contenir son pouvoir. Il recourt aux méthodes utilisées par de nombreux dictateurs. Il évacue les problèmes en créant, sans l'avis du Comité exécutif, des commissions."

Rappelons que le Dr Chung Mong-joon - il a fait partie du CE de la Fifa de 1994 à 2011 - avait fait plier Joa Havelange en 1996 pour l'attribution de la Coupe du monde 2002. Il avait soutenu la candidature d'Issa Hayatou à la présidence de la Fifa en 2002. Et il a supporté, cette année, celle du Qatari Mohamed bib Hammam. Cette dernière prise de position lui a coûté cher ; en janvier dernier, lors du congrès de la Confédération asiatique de football (AFC), Blatter et ses affidés lui savonnèrent la planche et il perdit ( par 25 voix contre 20) son poste au profit du prince jordanien Ali Ibn al Hussein, plus docile et moins ambitieux.

lundi 12 septembre 2011

Les éléphants blancs

Il y a bientôt dix ans, la Caf annonçait le lancement d'un "grand " projet : l'édification de cinq académies de football. L'idée avait été colportée du CIO (Comité olympique international) par ...Fekrou Kidane, alors éminent conseiller d'Issa Hayatou. Il a fallu du temps pour choisir les villes d'accueil : Addis Abeba, Dakar et Yaoundé. Quant aux travaux (financés en partie par la Fifa), ils ne sont pas de l'avis de Hayatou "pas encore finis" et qu'ils "seront terminés d'un moment à l'autre". Soit.
Reste qu'une fois achevés les bâtiments et les installations, il faut élaborer une feuille de route à ces académies. A quoi et à qui vont-elles servir? Qui va les fréquenter: joueurs, techniciens ou autres? Comment fonctionneront-elles? Et avec quel budget? Il n'y a aucune réponse crédible à ces interrogations et il est à craindre que les académies Hayatou ne se transforment en éléphants blancs. A moins que l'expert olympique, F. Kidane nous en précise la finalité et le cahier des charges.

jeudi 1 septembre 2011

Un "suicide" doré

Ainsi donc le plus titré des footballeurs africains et sans contestation le plus talentueux depuis l'an 2000 a choisi le "suicide" sportif. Depuis le 25 août, Samuel Eto'o joue dans un club du Daguestan, une République du Caucase où il n'a jamais mis les pieds!
A 30 ans, il a tourné le dos au football de haute compétition, démissionné de l'Inter de Milan pour signer un contrat qui lui garantit un salaire de 20 millions d'euros annuels (soit 13 milliards FCFA!!!) et lui octroie une Ferrari. Le tout offert par l'oligarque Suleyman Karimov, propriétaire du club Anzhi Mkhatchkala. Le Camerounais devient le joueur le mieux payé de tous les temps. C'est un choix à respecter même si l'on regrette qu'Eto'o qui a tout gagné en Europe avec le Barça et l'Inter, ait si vite décidé d'abdiquer sportivement. Il met prématurément fin à sa carrière au top-niveau.
Au Cameroun, on ne s'étonne pas de cette orientation, voici quelques années qu'Eto'o ne brille, avec les Lions indomptables, que par ses frasques. Il ne voyait plus comme un simple footballeur. Il donnait son avis sur tout, se mêlait de tout. Un comportement de vedette à l'ego surdimensionné.
Samuel Eto'o engrangera les milliards mais au plan du rayonnement humain et du charisme, il n'arrive pas à la cheville du vieux Lion, Roger Milla.
La richesse du coeur n'est pas cotée au Daguestan, pays qui détient, entre autres, le record des ministres assassinés (é50 agressions en 2010)! Membre du parti présidentiel russe et du Sénat, Sulyman Karimov, 19è homme le plus riche de la Russie selon Forbes (7,8 milliards de dollars) a fait fortune dans l'immobilier et le pétrole.