vendredi 30 décembre 2011

Guillou "démasque" Ouégnin

Lu dans un quotidien ivoirien : "Après 22 ans de présence à la tête de l'ASEC Mimosas, M°Roger Ouégnin vient d'essuyer son premier véritable revers en championnat. Au terme d'une super division de 10 journées disputées par six clubs, les Jaune et Noir ont terminé bons derniers et perdu leur titre de champion au profit du grand rival, l'Africa Sport d'Abidjan.
" Depuis le début de la saison 2011, l'équipe tanguait : sortie prématurée de la Ligue des champions, élimination de la Coupe de la CAF et des défaites en Ligue 1...
"(...) L'autre décision de taille, c'est la refonte de l'Académie Mimosifcom, le centre de formation de l'ASEC. Depuis le départ de Jean-Marc Guillou, le centre n'a plus sorti de joueurs du niveau de Kolo Touré et Didier Zokora. L'engagement des formateurs Pascal Théault et Walter Hammam pour succéder à Guillou, n'a rien donné de concret."
Ainsi donc sont reconnus le mérite et la compétence de Jean-Marc Guillou aujourd'hui installé à Bamako. Ainsi donc est établie l'énorme erreur de Roger Ouégnin qui s'était brutalement séparé de Guillou en 2002. "Dictateur" mégalomane, borné dans ses convictions mais avide de gloire et de fortune, Ouégnin aura coûté cher au football ivoirien. Il est grand temps pour lui de rendre son tablier et de libérer l'ASEC.

lundi 26 décembre 2011

Une belle jambe!

Quelle mouche a donc piqué Mohamed Iya, l’indécrottable président de la Fédération camerounaise de football (Fécafot, sortez les mouchoirs !) et ses pairs pour qu’ils infligent à Samuel Eto’o une suspension de 15 matchs de la sélection ? Une sanction bête et méchante qui ne grandit pas ses auteurs.
A supposer que les faits reprochés à Eto’o ( il aurait organisé le boycottage du match amical AlgérieCameroun et la participation à Marrakech du tournoi LG) soient prouvés, n’eût-il pas été plus avisé de le mettre au ban de l’équipe pour une période indéterminée ou mieux, de le sanctionner financièrement ? 15 matchs de suspension, çà lui fait une belle jambe à l’ami Samuel ! Jugez-en :
* Il a entamé l’ultime étape de sa carrière, il sait qu’il ne pourra jamais espérer gagner la Coupe du monde ;
* Il s’est constitué le meilleur palmarès dont puisse rêver un footballeur africain (2 CAN en 2000 et 2002, une médaille d’or olympique en 2000, 3 Coupes du monde en 1998, 2002 et 2010, 3 Ligues des champions d’Europe en 2006, 2008 et 2010, 3 Liga en 2005, 2006 et 2009, 5 fois meilleur footballeur africain de l’année en 2003, 2004, 2005 et 2010 ) . Il est le meilleur buteur camerounais de tous les temps…Bref une nouvelle victoire à la CAN ne le rendra plus glorieux ;
* Il est le footballeur africain le mieux payé de tous les temps depuis son transfert à Anzhi Makhachkala en 2011. Et les primes que M. Iya et consorts versent aux Lions indomptables, c’est peanuts !
En fait, les gens de la Fécafoot veulent casser de l’Eto’o et avertir ses coéquipiers de la sélection que toute velléité de protestation ou de révolte sera matée, défense des intérêts et des privilèges oblige.
Eto’o a sans doute encouragé ses coéquipiers à ne pas participer à un tournoi conclu sans contrat ! L’arrangement, après l’annulation du match, entre MM. Raouraoua, le président de la Fédération algérienne et Mohamed Iya le confirme. Les griefs d’Eto’o contre la prédatrice Fécafoot sont ceux-là mêmes que dans années 90, Joseph-Antoine Bell et Roger Milla avaient brandis contre les dirigeants de l’époque. Le capharnaüm continue.

lundi 12 décembre 2011

Un après-midi de chien (4)

Le parcours de l'Espérance sportive de Tunis (EST) dans les compétitions internationales continue d'être jalonné de fâcheux incidents (voir "Des après-midi de chien "). Déjà, le 12 novembre, la finale-retour de la Ligue des champions d'Afrique EST-Wydad de Casablanca a donné lieu à des dérapages : supporteurs locaux et marocains qui s'empoignent, intervention musclée de la police qui matraque les visteurs, protestation de l'ambassade du Maroc, fans du Wydad qui saccagent des salles de l'aéroport, arrestations, procès....
Le 11 décembre, l'EST est à Toyota, Japon où elle dispute la Coupe du monde des clubs. Elle affronte en quarts de finale Nadi Al-Sod de Doha, champion d'Asie et club où opèrent le Sénégalais Mamadou Niang et l' Ivoirien Kader Keita. Al-Sod s'impose : 2-1. Colère de la poignée de supporteurs tunisois dont certains, sitôt le match terminé, sautent par dessus les grilles et cherchent à molester le gardien de but d'Al-Sod, Mohamed Sakr et l'arbitre du match, le Chilien Enrique Osses. Lamentable spectacle qui entraînera des sanctions. Dire que ces abrutis ont fait le voyage jusqu'à Toyota pour se comporter en voyous. Quelle "publicité" pour le pays de la Révolution du jasmin!
La responsabilité du club et de ses dirigeants actuels (ce sont eux qui délivrent les billets du stade aux supporteurs) est engagée. Mais évidemment, les mauvaises habitudes ayant la vie longue, ils vont se défiler. Le ballon tunisien a vraiment besoin d'une révolution!

samedi 10 décembre 2011

Hypocrisie olympique

Quelle pantalonnade que la dernière séance de la Commission d’Ethique du CIO (Comité olympique international) consacrée, le 8 décembre, à l’examen des cas Joao Havelange, Issa Hayatou et Lamine Diack, tous trois membres du CIO accusés d’avoir bénéficié des largesses de la défunte multinationale de marketing, ISL.
Havelange (95 ans) qui a régné sur la Fifa de 1974 à 1998, aurait touché 1 million de dollars, Hayatou 100 000 FF (en 1995) et Diack 36 100 dollars (en 1999). Havelange risquait une suspension de deux ans ou l’expulsion. Bien conseillé, il a choisi de démissionner du CIO mettant ainsi un terme à l’enquête dont il était l’objet.
Hayatou a répété devant la Commission qu’il avait accepté l’argent d’ISL pour financer les festivités du 40è anniversaire de la CAF. Il affirma qu’à l’époque « l’état des technologies bancaires dans certains pays imposait les payements cash (sic) ». Comme si en 1995, les banques égyptiennes ne pouvaient pas réaliser une transaction aussi routinière !
Son parrain, Joseph Blatter, le président de la Fifa, apporta son témoignage : « en novembre, les comptes de la CAF ont été examinés par les limiers de la Fifa et la somme incriminée y figure ». La Commission découvrit que les documents comptables ont été classés longtemps, très longtemps après l’encaissement des fonds et que « rien ne garantit que le payement ait été enregistré dans les comptes de la CAF » !
Mais comme à l’époque des faits, Hayatou n’était pas encore membre du CIO, il n’écopa que d’une simple réprimande ! Lamine Diack eut, par contre droit, à un carton jaune. Nos deux parangons de vertu restent membres à part entière de l’institution olympique. La clémence du verdict n'a pas empêché Hayatou de lâcher ses habituels "chiens de garde" contre le CIO.

mardi 8 novembre 2011

Sous les pointes...

La série « Les incorruptibles du sport mondial » s’est enrichie d’un nouvel épisode dont le personnage principal est Lamine Diack, président de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme).
Le Sénégalais qui est aussi membre du CIO (Comité olympique internationale), fait l’objet d’une enquête diligentée par la Commission d’Éthique du CIO. En 1993, alors qu’il n’était que vice-président de l’IAAF, il aurait touché cash, le 22 avril, 20 000 dollars, le 23 juillet 10 000, et le l9 novembre, 30 000 FF, soit environ 11 500 USD. Le payeur serait la défunte firme ISL qui détenait l’exclusivité des droits pour les Championnats du monde d’athlétisme. Sont aussi concernés par l’enquête, Joao Havelange, l’ancien président de la Fifa et Issa Hayatou, le président de la CAF, tous deux membres du CIO. Les conclusions seront connues en décembre.
Le 11 novembre, à Monaco, l’IAAF désignera la ville qui accueillera l’édition 2017 des Championnats du monde. Sont candidates : Londres et, tiens, tiens…Doha.

samedi 5 novembre 2011

La pénurie

Les années se suivent et se ressemblent. Le 1er novembre, la Fifa et l'hebdomadaire France Football ont révélé la liste des candidats au Ballon d'Or et au titre d'entraîneur de l'année. Dans la liste des 23 nomminés, un seul Africain : le milliardaire Samuel Eto'o! Par contre, ils sont 16 Européens, deux Argentins, deux Brésiliens et deux Uruguayens. Faut-il commenter ce bilan? Nous le dédions à tous ceux qui, en Afrique, se complaisent dans le nombrilisme et refusent de voir la réalité : le football africain de l'élite ne cesse de reculer. Le Mondial 2010 et récemment les éliminatoires de la CAN 2012 l'ont confirmé. Mais qui s'en soucie?
Quant à la liste des entraîneurs, c'est le désert! Sur les 10 nomminés, 9 sont Européens et un seul est Sud-américain! On sait bien qu'en Afrique, les entraîneurs locaux n'existent pas ou du moins, ils ne jouissent d'aucune considération. Dur, dur...

mardi 1 novembre 2011

Lucidité et contre-vérité

A l'occasion du tirage au sort de la 12è CAN qui a eu lieu le 29 octobre à Bata, le président de la CAF, Issa Hayatou, a répondu aux interrogations des médias. Extraits :
* Aucune équipe n'a volé sa qualification à la prochaine CAN;
* Les grandes équipes n'ont pas été assez fortes;
*C'est une CAN normale. Personne n'a volé sa qualification, n'a été lésée;
*Le niveau du football africain se nivelle (sic) vers le sommet. Il y a un changement positif, la qualité sera là.
Sa majesté Hayatou VI a oublié de mettre en relief la bonne tenue de l'arbitrage, ce qui a permis aux équipes dites faibles de saisir l'opportunité de saisir leur chance face aux "grands" sans craindre d'être estampées par les arbitres.
Elle parle de nivellement des valeurs certes, mais feint d'ignorer qu'il est plus par le bas que par le haut. Ceci étant dit sans enlever tout mérite aux équipes de Libye (CAN 1982), Botswana, Niger, Soudan, Burkina Faso et Zambie.

lundi 31 octobre 2011

Des après-midi de chien

Les finales de la Ligue des clubs champions d’Afrique disputées par l’Espérance sportive de Tunis (EST) sont-elles maudites ? On se souvient que le 12 décembre 1999, au stade d’El Menzah à Tunis, le match - EST- Raja de Casablanca avait donné lieu à de fâcheux débordements : grossières erreurs d’arbitrage aux dépens du Raja, expulsion mouvementée du capitaine marocain Jrindou, envahissement du terrain, échauffourée entre les réservistes et le service d’ordre, arbitre molesté, arrêt de la partie pendant vingt minutes…
A dix contre onze, les « Rajaouis » résistèrent aux assauts désordonnés et imprécis de leurs hôtes et gagnèrent le droit de disputer le concours de coups de pied arrêtés. La tentative manquée du capitaine tunisien Chokri El Ouaer donna la victoire finale au Raja. Un couronnement qui permit au club de Casablanca de disputer, au Brésil la 1ère édition de la Coupe du monde des clubs et d’empocher une bourse de 2, 5 millions de dollars. Aucune sanction ne sera prononcée contre les -mauvais- acteurs de la « finale de la honte ».
La finale-retour de l’édition 2000, disputée le 17 décembre à l’Accra stadium par les Hearts of Oak (Ghana) et l’EST n’eut, hélas rien à envier à celle de Tunis.
L’Espérance qui avait, le 2 décembre, concédé la défaite à domicile (1-2) aborda la rencontre avec détermination et engagement. Elle opta pour la voie de la concurrence physique et s’organisa pour bloquer les Ghanéens et les faire déjouer. Son plan de bataille réussit puisqu’elle prit l’avantage, dès la quinzième minute par Hassen Gabsi et sembla en mesure de glaner un second but synonyme de victoire finale.

El Ouaer se mutile
Las, après vingt minutes de jeu en seconde période, tout bascula dans l’Accra stadium. Des supporters mécontents des Hearts commencèrent à houspiller et à invectiver l’entraîneur Cecil Attuqayefio. Un début de bagarre éclata dans les gradins qui surplombent la tribune d’honneur. S’en suivit un mouvement de foule. Les policiers ghanéens affluèrent mais, au lieu d’intervenir pour faire évacuer les spectateurs excités, ils se regroupèrent à la main courante. Puis, brusquement, l’un d’eux jeta trois grenades lacrymogènes. Deux atterrirent parmi les supporters des Hearts et la troisième explosa en pleine tribune d’honneur. Ce fut la panique et le sauve qui peut. Officiels ghanéens dont le vice-président Ata Mills, dirigeants et membres de la CAF dont le président Issa Hayatou, diplomates, invités et leurs épouses, les yeux rougis et larmoyants se ruèrent, les uns vers le salon d’honneur, les autres vers la main courante. Certains s’évanouirent et d’autres furent piétinés. Les spectateurs des tribunes latérales tentèrent à leur tour un sortie vers le terrain, mais les grilles, hérissées de barbelés, étaient cadenassées. Par miracle, on ne déplora aucun blessé grave. Le policier auteur du tir est arrêté et menotté manu militari. Mais entre temps, l’arbitre sud-africain avait arrêté le match compte tenu de l’envahissement des abords de la pelouse.
La partie à peine stoppée, voilà que l’on aperçut le gardien tunisien Chokri El Ouaer courir de ses buts vers le centre du terrain avant de s’effondrer sur la ligne. Selon les nombreux accompagnateurs de l’EST, El Ouaer aurait été atteint au visage par un projectile lancé des tribunes. Une version démentie par les témoignages, dans un premier temps, de l’équipe britannique de télévision, ISL Productions, et du reporter-photographe de l’agence Reuters, le Sud -Africain Mark Gleeson (qui ont filmé l’incident) et dans un second temps par l’arbitre - assistant sud-africain Salie Achmat et surtout par le commissaire du match, le Nigérian Patrick Okpomo. Selon eux, El Ouaer a récupéré auprès d’un ramasseur de balle une boîte vide de boisson gazeuse et s’est servi de la languette d’ouverture comme lame de rasoir pour se taillader le visage avant de s’effondrer sur la pelouse !
Toujours fut-il que le « blessé » fut, après de longues minutes de palabres et de confusion, évacué sur une civière, le visage en sang. Sur le terrain, officiels et supporters de l’EST avec en première ligne, le président de la fédération tunisienne Khaled Sancho et …l’arbitre international Mourad Daami , flanqué de ses anciens collègues Rachid Ben Khédija et Mohamed Manceri s’agitèrent sans retenue et tentèrent de faire pression sur l’arbitre Robin Williams pour qu’il arrête définitivement la partie. Ce qui permettrait à l’EST de déposer des réserves et de réclamer de faire rejouer le match sur terrain neutre, voire même de l’emporter sur tapis vert.
Le referee ne céda pas. L’EST qui avait déjà procédé à trois changements de joueurs fut contrainte de placer dans ses buts le milieu Hassen Gabsi. La partie reprit après vingt minutes d’interruption, l’effet des gaz s’étant dissipé dans les tribunes.
A onze contre dix, puis contre neuf (suite à l’expulsion du défenseur Walid Azaiez qui donna un coup de tête à un Ghanéen), Hearts of Oak n’eut pas de mal à égaliser puis à faire la rupture : 3-1. Le trophée des champions est remis au capitaine ghanéen Stephen Tetteh dans une indicible pagaille, les Tunisiens ne se présentant pas pour récupérer leurs médailles.
La victoire finale rapportera 750 000 dollars aux Hearts qui participeront, en compagnie des Egyptiens de Zamalek, à la deuxième édition de la Coupe du monde des clubs (Espagne, juillet-août 2000) dotée d’une enveloppe de 8 millions de dollars.
Au vu des rapports des officiels du match, la CAF, par l’entremise de sa commission des compétitions de clubs, prendra des décisions et sûrement des sanctions dont la suspension de l’Accra stadium et la radiation probable du gardien Chokri El Ouaer qui serait alors contraint de mettre un terme à sa carrière. Mais quel nouveau coup dur pour le football africain que ce triste après-midi du 17 décembre !

Naufrage à Lubumbashi
Dix ans après, l’EST dispute sa troisième finale de Ligue des champions..
La finale aller, disputée le 31 octobre 2010 au stade de la Kenya, à Lubumbashi, a basculé à la 19è minute. Inscrit par le capitaine congolais Ngandu Kasongo, sur coup franc, le premier but est validé par l'arbitre togolais Djaoupé. Les joueurs tunisois protestent : le ballon n'aurait pas franchi la ligne. Palabres, bousculade. Et carton rouge pour Mohamed Ben Mansour. A dix contre onze, les Tunisois perdent pied et ils se désagrègent. Ils "ouvrent" des boulevards aux attaquants locaux. Kasongo double son acif (75è), le Zambien Given Singuluma réussit le doublé (55è et 59è) et Dioko Kaluyituka transforme un penalty à la 44è : 5-0!De retour à Tunis, les joueurs et les dirigeants de l'EST déversent leur colère. L’international Khaled Korbi déclare au quotidien Assabah que l'arbitre togolais Djaoupé Kokou " sentait l'alcool"! Son dirigeant, Riadh Bennour renchérit : " Tous nos joueurs ont dit que Djaoupé Kokou sentait l'alcool" tout en refusant - le brave homme - de parler de corruption et en blanchissant ses joueurs (Darragi, Ben Mansour et Hichri) qui n'auraient pas "agressé l'arbitre" mais avaient juste" protesté" auprès de lui. Energiquement?Questions : les joueurs tunisois disposaient-ils d'un alcootest sur le terrain? Les bons musulmans qu'ils sont, seraient-ils familiers avec les vapeurs de l'alcool? Somme toute, l'infortuné Djaoupé ne serait qu"un nègre soulard". La couleur et les odeurs : cela ne flaire-t-il le racisme primaire? Où est la commission d'Ethique de la CAF (dont le président est un certain...Amos Adamu)?Certes, nonobstant le niveau et la forme du Togolais Kokou Djapoué, comment pouvait-on le désigner pour une finale à gros enjeu sportif et financier alors que chez lui, il est depuis de longs mois réduit au chômage technique : les compétitions sont suspendues au Togo depuis la CAN 2010 et l'on attend l'élection d'une nouvelle fédération pour les faire redémarrer.Au lieu de s'en prendre à M. Djapoué, les dirigeants de l'Espérance auraient été plus inspirés de mettre en cause ceux qui l'ont envoyé au casse-pipe à Lubumbashi. Mais, c'est trop leur demander. Ah, la couleur et les odeurs, c'est plus commode....

Hayatou conspué
La finale -retour disputée le 13 novembre au stade de Radès donne lieu à quelques fâcheux dérapages. Jugez-en :

* Les supporteurs fanatisés de l'Espérance (EST), massés dans les tribunes du stade de Radès, vont sans ménagement, houspiller le président de la CAF, Issa Hayatou avant de l'insulter aux cris de "Hayatou corrompu!". Le haut-parleur du stade n'a pas cru devoir intervenir et appeler à la retenue. Ce fut pitoyable et honteux. Et pourtant, Hayatou et la CAF n'ont pas eu la main lourde vis-à-vis de l'Espérance : 65 000 dollars d'amende pour les incidents déclenchés par ses supporters incontrôlés au stade du Caire lors de la demi finale Ahly - EST et 15 000 USD de pénalité pour le comportement de l'équipe à Lubumbashi lors de la finale-aller TP Mazembe - EST (5-0). L'on sait pertinemment que les sanctions pécuniaires ne sont nullement dissuasives et qu'elles ne grèvent pas le budget des clubs riches.
* Les Sang et Or" s’acharnent à viser les tibias adverses mais ils vont vite "disjoncter" à l'image du défenseur Aymen Ben Amor qui, tout de suite après le but marqué par son coéquipier Harrison Aful, ne se gêne pour envoyer un crachat "Sang et Or" sur le visage d'un joueur congolais. Carton rouge mérité.
* Le téléspectateur lampda qui a suivi la finale-retour a été mené en bateau par les réalisateurs de la chaîne locale Canal 7. La retransmission de la finale EST-Mazembe ne soutient en rien la comparaison avec celle des matchs de la Champion's League d'Europe : nombre de caméras insuffisant, cadrages fantaisistes, rareté des gros plans...Mais surtout, escamotage de l'information. Ainsi, le réalisateur a-t-il choisi de gommer toute image défavorable à l'Espérance et d'insister sur les actions de ses joueurs : le but d'Aful fut repassé en boucle à satiété. Plus, le crachat de Ben Amor qui lui valut l'expulsion (23è) ne sera montré qu'au milieu de la seconde période! Quant aux incidents provoqués par des supporters en colère de l'EST (ils se sont défoulé sur les sièges des tribunes), ce fut le black out! Ajoutez-y que, sitôt le match terminé, la régie coupa la retransmission et les téléspectateurs n'ont pas eu droit à la cérémonie de remise de la Coupe!C'est beau le fair- play télévisuel!
* Titre d'une page sportive d'un quotidien tunisois : " Il se sera battu". Vous pensez qu'il s'agit du Ghanéen Harrison Aful, le meilleur joueur de l'EST même s'il méritait un carton rouge pour l'ensemble de son oeuvre. Vous n'y êtes pas. Vous épluchez la liste des joueurs de l'EST : le nom Hamdi Meddeb n'y apparaît pas. En fait, il s'agit du président du club, absent du terrain et du stade jusqu'au de sifflet final de l'arbitre sud-africain Daniel Bennet.
Face au Wydad de Casablanca, les 6 et 13 novembre, l'Espérance disputera sa quatrième finale. Respectera-t-elle le jeu et l'éthique?

mardi 25 octobre 2011

Mohieddine Baccar n'est plus

L'UNAF (l'Union Nord africaine de football) est orpheline de son secrétaire général le Tunisien Mohieddine Baccar, décédé le 22 octobre dans sa ville natale
de Hammam Lif. A 74 ans.
Dirigeant local, national puis international, ce professeur de mathématiques avait, comme cadre administratif du football, occupé toutes les fonctions. Gros travailleur, intelligent et malin comme pas un, Mohieddine connaissait tous les règlements sur le bout des doigts. Il a servi pendant des années la Fédération tunisienne de football dont il a été secrétaire général. Il a été la cheville ouvrière des éditions 1994 et 2004 de la CAN organisées par la Tunisie.

Il consacra, après sa retraite, son temps libre au lancement et au fonctionnement de l'UNAF. Homme chaleureux, sociable et adepte d'un humour ravageur, il avait entre autres, la confiance de Slim Chiboub. Que la terre lui soit légère.

mercredi 19 octobre 2011

La " pastilla" de Moulay Hicham

Pour ses premiers pas médiatiques après sa nomination au poste de secrétaire général de la CAF, Moulay Hicham El Amrani a fait un indicible flop. Invité à Dakar par la Conférence scientifique sur la professionnalisation du sport en Afrique il a, aux journalistes des quotidiens le Soleil et Sud, sorti un grand couffin rempli de banalités et de lieux communs et l'a déballé en y mettant sa touche de langue de bois.

Jugez-en :

* Sur le professionnalisme : « Il n’y a pas de critères précis, préétablis. (..) Le premier porte sur la formation des sportifs. Il faut faire en sorte qu’il y ait une logique pour qu’on donne la chance aux jeunes (quelle découverte !). C’est un problème d’organisation, de structuration et de spécialisation (sic). Mais il faut évoluer en fonction des besoins de chacun (re-sic).

* Sur les infrastructures : « C’est le principal frein au développement du football africain (quatre des pays africains les mieux équipés – Afrique du Sud, Algérie, Egypte et Nigeria – seront absents de la CAN 2012). C’est un aspect difficile et compliqué à la fois.

* Sur les ressources : « On ne demande pas aux gens de mettre en place un merchandising du style Manchester United, mais au moins d’avancer avec une mise en place des priorités.

*Sur la partition ( ?) de la CAF : « On a formé 6500 entraîneurs avec des licences CAF (!!!). La philosophie, c’est d’entraîner les entraîneurs pour que ceux-ci, à leur tour, puissent faire la même chose au niveau régional et national.

* Sur la libération des joueurs : « Le problème va toujours se situer au niveau au niveau des clubs utilisateurs (nous dirons employeurs car ce sont eux qui versent des salaires aux joueurs). La CAF est bien sensible à cette question et réfléchit pour trouver la réponse de manière à préserver la santé des joueurs.

* Sur l’arbitrage : « Nous travaillons dans tous les domaines de manière simultanée. (…) L’être humain n’est pas parfait. Tout le monde peut faire des erreurs.

* Sur l’image de la CAF dans les médias : « Il est important de rentrer dans la globalisation. L’information se relaie à une vitesse-éclair. »

Plus spécieux que Moulay El Amrani, tu meurs ! Heureusement que l’ami Pape Diouf présent à Dakar a « recadré » l’impudent : le professionnalisme, lui il connaît et sait en parler.

lundi 10 octobre 2011

CAN 2012, la revanche des "petits"

Les éliminatoires de la CAN 2012 ont donné leur verdict. Contrairement à ce que ne cessent de clamer sa majesté Hayatou VI et ses zélateurs, les prétendus progrès du football africain sont illusoires. Jugez-en :
*Quatre Mondialistes 2010 (Afrique du Sud, Algérie, Cameroun et Nigeria) ainsi que l‘Egypte, championne d’Afrique en 2006, 2008 et 2010 ne disputeront pas la phase finale de la CAN 2012 ;
*Ces éliminations reflètent un incontestable nivellement des valeurs d’où l’émergence de pays jusque-là exclus de la CAN ( Botswana et Niger) ou absents depuis longtemps (Libye depuis 1982).
*Si les « petits » sont parvenus à éliminer les réputés intouchables, c’est parce que l’arbitrage qui, habituellement est au service des « grands », a fonctionné normalement. C’est un changement d’attitude honorable des sifflets africains. Il est vrai que leur « patron » au sein de la CAF n’est plus Amadou Diakité mais le Tunisien Tarek Bouchamaoui.
* Sur les seize finalistes, trois semblent se détacher pour jouer les premiers rôles : Côte d’Ivoire, Ghana et Sénégal. La sélection ivoirienne possède un effectif de qualité, supérieur à ceux de tous les autres concurrents. Elle partira favorite mais « ramener la Coupe » comme le réclament le président Ouattara et ses ministres ne se décrète pas. Seule compte la vérité du terrain.
*La qualification de la Libye qui a été contrainte de disputer plusieurs matches à l’extérieur est méritoire compte tenu de la situation que connaît le pays depuis février.
*La zone Ouest A de la CAF a fait le plein avec la qualification du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali et du Sénégal
*« Coach » Vahid Halihodzic n’a pas réussi son pari : l’Algérie est éliminée. Normal avec à sa tête, un roi de l’esbroufe.

dimanche 9 octobre 2011

Exit la balance

L'Américain Chuck Blazer abandonne ses fonctions de secrétaire général de la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, du Centre et des Caraïbes) mais garde son fauteuil au Comité exécutif de la Fifa.
Blazer est celui par qui le scandale est arrivé. En mai dernier, il "balance" à Jérôme Valk, le secrétaire général de la Fifa que le Qatari Mohamed Bin Hammam, candidat à l'élection présidentielle de la Fifa (et rival de Blatter) avait offert à chaque association membre de la Concacaf une enveloppe de 40 000 USD (ou 30 000 euros). Une révélation qui a provoqué un séisme à la Fifa :
* Bin Hammam est radié à vie et perd la présidence de la Confédération asiatique (AFC);
* Jack Warner, le président de la Concacaf - et fidèle compagnon de route de Joseph Blatter - est contraint à la démission, ce qui lui évite de se présenter devant la Commission d'éthique de la Fifa. "Le secrétaire général de la Concacaf , s'indigne-t-il, qui travaille avec moi depuis 21 ans, a cherché à me saboter d'une manière incroyable."
Chuck la balance est devenu persona non grata dans les Caraïbes et il n'avait pas d'autre choix que de rendre son tablier. Reste à savoir combien de temps Blatter va-t-il le protéger?

samedi 8 octobre 2011

Hayatou plie et rompt

Souvenez-vous, le 11 mars 2008, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) réuni à Lausanne admettait l’appel de Tata Avlessi, ancien président de la Fédération togolaise de football (FTF) contre la décision du Jury d’Appel de la CAF du 2 septembre 2007 le condamnant à « l’interdiction à vie de stade et d’exercer toute activité relative au football, à vie ». Tata avait été sanctionné par la CAF suite à un cas présumé de corruption dans le cadre du match TogoTunisie, comptant pour le Championnat d’Afrique des moins de 17 ans.
Le TAS relevant, entre autres, de sérieux vices de procédure commis par le Jury d’appel de la CAF et constatant que celle-ci n’a pas établi la tentative de corruption, décide la levée des interdictions à vie prononcées à l’égard de Tata Avlessi et condamne la CAF à lui verser, à titre de dépens, CHF 20 000 (vingt mille francs suisses).
S’estimant au dessus des lois, Issa Hayatou refusa catégoriquement de se conformer à la sentence du TAS et décréta : aucun paiement ne sera effectué à Tata Avlessi. En dépit d’une série de démarches, il maintint, en toute illégalité, son refus.
Il a fallu plus de trois ans et demi pour que sa majesté Hayatou VI plie et rompt à la suite d’une offensive menée à Bruxelles par l’avocat Frederik Clément de Clety. La CAF payera les 20000 CHF à Tata Avlessi qui en fera don à une association caritative.
Signalons que le TAS a régulièrement donné tort à la CAF dans les litiges qu’il a eu à examiner.

jeudi 6 octobre 2011

L'ambassadeur de la Françafrique

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF) aime, semble-t-il l’Afrique. Il vient de lui faire un cadeau royal (sic) en nommant auprès d'elle un ambassadeur – histoire sans doute de relancer la Françafrique du ballon - : l'ancien international Marcel Desailly!
Pour une cata, c'en est une! Desailly a été champion du monde en 1998 sans jamais avoir compris la philosophie et l'éthique du sport qu'il pratiquait. Parce que d'origine ghanéeenne, il a essayé en 2008 de se faire embaucher à Accra comme entraîneur du Black Star. Il fut éconduit à juste titre.
Desailly sévit comme d'autres mondialistes tricolores sur Canal + . Il « distille » des commentaires qui battent les records d'indigence comme si leur auteur n'avait jamais aimé le foot. Le degré zéro de l'analyse. Du conformisme affligeant déversé avec des tonnes de préjugés et de lapalissades. Le tout servi par une voix d'adolescent pubère. De quoi couper le son sans remord! Notre star est par ailleurs, tenez-vous bien, "ambassadeur" d'un site de paris en ligne!
Précision : Desailly doit sa promotion parce qu'il « a été mesuré pendant l'affaire des quotas et des bi-nationaux » (dixit Le Graët). Traduisez : il avait choisi son camp, celui des dirigeants. L'Oncle Tom?

lundi 3 octobre 2011

Benvenido in Malabo!

Lu dans Libération, daté du 1er octobre : " Mercredi, à 8h30, cinq policiers en civil, rejoints rapidement par une quinzaine de leurs collègues en tenue, ont débarqué au numéro 42 de la prestigieuse avenue Foch, à Paris. C'est ici, dans une propriété de 6000 m2 que réside le fils de Teodoro Obiang Nguema, le président équato-guinéen, quand il séjourne en France.
Ils sont venus saisir le parc automobile du fils Obiang : 11 véhicules saisis avenue Foch (et 5 autres avenue Vicor Hugo). Et quels véhicules ! Bugatti Veyron, Porsche Carrera, Merceds Maybach, Aston Martin, Maserati, Ferrari...La saisie a lieu dans le cadre de l'enquête sur les biens mal acquis visant trois chefs d'Etat soupçonnés d'avoir détourné des fonds publics : feu Omar Bongo (Gabon) Denis Sassou-Nguesso (Congo) et Teodoro Obiang Nguema.
(...) Devenue en quelques années le quatrième producteur de pétrole du continent, la Guinée -Equatoriale végète dans les profondeurs du classement de l'ONU en terme de développement."
Qu'à celà ne tienne, le dictateur Obiang Nguema offre à son peuple une CAN (21 janvier-12 février) mais son rejeton ne pourra pas piloter sa majesté Hayatou VI dans sa Bugatti. Ainsi va l'Afrique....

"Si" Hamdi ne fait ce qu'il a dit....

Il y a presqu'un an, à l'issue de la finale - retour de la Ligue des champions Espérance sportive de Tunis (EST) - Tout puissant Mazembe, l'homme d'affaires Hamdi Meddeb qui préside le c lub tunisois clamait haut et fort : "L'Espérance boycottera la Champion's League. Elle n'est plus intéressée par cette compétition. Ma préférence va à la Ligue arabe des clubs champions...." Déclarations qui traduisaient le dépit d'un "patron" ulcéré par l'échec de son équipe et qui aura poussé "l'élégance" jusqu'à refuser de serrer la main d'Issa Hayatou, le président de la CAF copieusement conspué par les "supporteurs" de l'Espérance.
Bien entendu, "Si" Hamdi n'a pas fait ce qu'il a dit : l'EST a pris le départ de la Champion's League et sauf improbable faux-pas, elle en disputera la finale. Et elle l'aura mérité. Quant à son président-mécène, il devra tourner sept fois la langue dans sa bouche pour éviter de sombrer dans le ridicule. Un président, c'est d'abord un dirigeant responsable?

jeudi 22 septembre 2011

Le retour du Jeddaï

Il est sorti par la porte et il revient par la fenêtre! Sacré Emmanuel Maradas! En 1998, le journaliste tchadien se met au service de Joseph Blatter alors candidat à la présidence de la Fifa. Il devient un professionnel du lobbying. Issa Hayatou, le président de la Caf, n'apprécie pas : il le renvoie de la commission des médias de la Caf.
2002, rebelote, Maradas roule pour Blatter qui affronte Hayatou. Le Valaisan gagne haut la main. Maradas a ses entrés à la Fifa pour laquelle il va effectuer plusieurs missions. Blatter reconnaissant, l'aide à assurer la survie de son journal, African Soccer (assez bien fait du reste). Seulement notre confrère s'implique de moins en moins dans la confection du mensuel et se vautre dans les mondanités et le lobbying à outrance. Mais tant va la cruche à l'eau qu à la fin, elle se casse. African Soccer est vendu et en 2010, Blatter et la Fifa rompent avec un afidé devenu "encombrant".
Et puis, Hayatou est arrivé...Magnanime, le maoudo! Il repêche Maradas qui n'est plus journaliste et le remet dans la commission des médias de la Caf!

On achève bien les bisons (2)

A Chelsea, le club de l'oligarque russe Abramovitch, on ne fait ni dans le sentiment ni dans la reconnaissance. Le Ghanéen Essein en a fait les frais. En juillet dernier, son genou "explose" : rupture du ligament interne et du ménisque. Opération et six mois d'indisponibilité avec une récupération incertaine. Deux mois après, Chelsea annonce qu'il le met définitivement sur la touche et ne compte plus sur lui. Triste épilogue pour notre "bison" qui avait, pendant des années, transpiré pour le club londonien.
Didier Drogba n'est pas lui aussi loin de la porte de sortie : à 3 ans, on l'estime "amorti" et on a engagé le jeune espoir belge Lukaku pour lui succéder. Quant à l'Ivoirien Kalou, on se demande ce qu'il fait dans le club londonien : il y joue les bouche-trous et il n'est pas dans les plans de l'entraîneur portuguais Villa -Boas.
Chelsea, un grand club?

Sa majesté tiroir-caisse

« Le souillé Issa Hayatou choisi par Blatter pour remplacer Bin Hammam à la tête du Programme Goal » titre, le 20 septembre, le site anglais Insideworldfootball. Et de préciser : « Hayatou, l’omnipotent patron du football africain qui, l’année dernière, avait, à deux reprises, dénié deux accusations de corruption va diriger le Bureau Goal, carte maîtresse de la Fifa en charge de la distribution de fonds aux nations démunies et du financement de projets de développement. » Et d’ajouter : « Une promotion qui a fait froncer les sourcils à plus d’un observateur tant le Programme Goal ( inauguré en 1999, il a servi à financer plus de 500 projets pour un total de 146 millions d’euros) est une pièce maîtresse de la politique de la Fifa. Et combien même Hayatou ait rejeté les : allégations contre lui, sa désignation donne lieu à des contestations. (…) Rappelons que la commission d’Ethique du CIO a diligenté une enquête à son sujet. »
Le cadeau de Blatter à Hayatou équivaut à un feu vert pour que le Camerounais brigue en 2013 un septième mandat à la tête de la CAF. Et s’il se représente, il sera réélu car il n’aura pas de rival : qui osera, en effet, affronter l’homme qui va désormais attribuer les fonds du Programme Goal ?

mardi 13 septembre 2011

Le verdict du Dr Chung Mong-joon

L'ex-vice président de la Fifa, le puissant homme d'affaires coréen Chung Mong-joon ne mâche pas ses mots. Dans ses mémoires publiées par le New York Times, il traite Joseph S. Blatter, le président de la Fifa de "dictateur hostile à toute transparence et à toute crédibilité". "C'est un malade du pouvoir, un garçon impétueux. Il a marginalisé le Comité exécutif et neutralisé toute tentative de contenir son pouvoir. Il recourt aux méthodes utilisées par de nombreux dictateurs. Il évacue les problèmes en créant, sans l'avis du Comité exécutif, des commissions."

Rappelons que le Dr Chung Mong-joon - il a fait partie du CE de la Fifa de 1994 à 2011 - avait fait plier Joa Havelange en 1996 pour l'attribution de la Coupe du monde 2002. Il avait soutenu la candidature d'Issa Hayatou à la présidence de la Fifa en 2002. Et il a supporté, cette année, celle du Qatari Mohamed bib Hammam. Cette dernière prise de position lui a coûté cher ; en janvier dernier, lors du congrès de la Confédération asiatique de football (AFC), Blatter et ses affidés lui savonnèrent la planche et il perdit ( par 25 voix contre 20) son poste au profit du prince jordanien Ali Ibn al Hussein, plus docile et moins ambitieux.

lundi 12 septembre 2011

Les éléphants blancs

Il y a bientôt dix ans, la Caf annonçait le lancement d'un "grand " projet : l'édification de cinq académies de football. L'idée avait été colportée du CIO (Comité olympique international) par ...Fekrou Kidane, alors éminent conseiller d'Issa Hayatou. Il a fallu du temps pour choisir les villes d'accueil : Addis Abeba, Dakar et Yaoundé. Quant aux travaux (financés en partie par la Fifa), ils ne sont pas de l'avis de Hayatou "pas encore finis" et qu'ils "seront terminés d'un moment à l'autre". Soit.
Reste qu'une fois achevés les bâtiments et les installations, il faut élaborer une feuille de route à ces académies. A quoi et à qui vont-elles servir? Qui va les fréquenter: joueurs, techniciens ou autres? Comment fonctionneront-elles? Et avec quel budget? Il n'y a aucune réponse crédible à ces interrogations et il est à craindre que les académies Hayatou ne se transforment en éléphants blancs. A moins que l'expert olympique, F. Kidane nous en précise la finalité et le cahier des charges.

jeudi 1 septembre 2011

Un "suicide" doré

Ainsi donc le plus titré des footballeurs africains et sans contestation le plus talentueux depuis l'an 2000 a choisi le "suicide" sportif. Depuis le 25 août, Samuel Eto'o joue dans un club du Daguestan, une République du Caucase où il n'a jamais mis les pieds!
A 30 ans, il a tourné le dos au football de haute compétition, démissionné de l'Inter de Milan pour signer un contrat qui lui garantit un salaire de 20 millions d'euros annuels (soit 13 milliards FCFA!!!) et lui octroie une Ferrari. Le tout offert par l'oligarque Suleyman Karimov, propriétaire du club Anzhi Mkhatchkala. Le Camerounais devient le joueur le mieux payé de tous les temps. C'est un choix à respecter même si l'on regrette qu'Eto'o qui a tout gagné en Europe avec le Barça et l'Inter, ait si vite décidé d'abdiquer sportivement. Il met prématurément fin à sa carrière au top-niveau.
Au Cameroun, on ne s'étonne pas de cette orientation, voici quelques années qu'Eto'o ne brille, avec les Lions indomptables, que par ses frasques. Il ne voyait plus comme un simple footballeur. Il donnait son avis sur tout, se mêlait de tout. Un comportement de vedette à l'ego surdimensionné.
Samuel Eto'o engrangera les milliards mais au plan du rayonnement humain et du charisme, il n'arrive pas à la cheville du vieux Lion, Roger Milla.
La richesse du coeur n'est pas cotée au Daguestan, pays qui détient, entre autres, le record des ministres assassinés (é50 agressions en 2010)! Membre du parti présidentiel russe et du Sénat, Sulyman Karimov, 19è homme le plus riche de la Russie selon Forbes (7,8 milliards de dollars) a fait fortune dans l'immobilier et le pétrole.

mercredi 31 août 2011

Remettez-moi une louche....


Sa majesté Hayatou VI n’est pas repue : elle a encore soif de pouvoir et faim de privilèges et de rentes. Alors qu’elle « consomme » son sixième mandat à la tête de la CAF (elle règne depuis mars 1988), la voilà qui nous la joue dans l’affectif : « Certes, s’épanche-t-elle, j’ai envie d’arrêter (en 2013). Mais les statuts de la CAF me permettent de briguer encore un nouveau mandat. L’âge limite pour se présenter à l’élection est de 70 ans. En 2013, j’aurai 67 ans…Si la majorité ou la totalité des membres demandent que je continue comme ce fut le cas, il y a quatre ans au Nigeria, je vais devoir m’incliner devant leur décision. Je ne peux pas travailler (sic) avec eux pendant 25 ans et leur tourner le dos de façon brutale. S’ils me laissent la latitude de choisir, je prendrai la décision de partir. »
D’abord, on ne savait pas que le lamido du ballon avait les pieds et les mains attachés, (par les membres de la CAF). Qu’elle avait l’échine flexible et pouvait s’incliner devant la vox populi. Mais, plus grave, Hayatou recourt à un argument dont usent et abusent tous les dictateurs en Afrique : la pseudo non résistance à la sollicitation populaire.
Hier, Zinelabdine Ben Ali et Hosni Moubarak avaient utilisé la même grosse ficelle pour rester au pouvoir (24 ans pour la premier et 31 pour le second) : ils briguaient des mandats à satiété malmenant les constitutions de leurs pays. Hayatou lui n’a jamais eu à à modifier les statuts de la CAF parce qu’ils ne limitent pas le nombre des mandats électifs ! Il avait, en 2004, confié à une commission animée par deux « grands démocrates » Slim Aloulou (Tunisie) et Fekrou Kidane (Ethiopie) le soin de toiletter les statuts et nos deux « juristes » lui en avaient concocté des « sur mesure » avec entre autres : la non limitation des mandats et le droit de coopter deux membres au Comité exécutif ! Le plus cocasse c’était qu’en mai 2002, Hayatou candidat à la présidence de la Fifa avait inscrit dans son programme la limitation à deux du nombre des mandats !
En fait, les statuts de la CAF tordent le cou à la démocratie et l’institution est gérée de manière féodale.
Dans la tête de sa majesté Hayatou VI, tout « serait clair ». Que nenni. Sa sortie devant la presse camerounaise ne cacherait -elle pas une manœuvre… machiavélique : gagner du temps afin de permettre à ses deux dauphins officieux – le Nigérian Amos Adamu et le Malien Amadou Diakité, tous deux suspendus par la Fifa pour présomption de corruption – de purger leur peine ou, mieux, d’être blanchis par le Tribunal arbitral du Sport (il examine leurs cas en octobre) et de pouvoir par la suite réintégrer la « famille CAF » ? On fait le pari.

jeudi 18 août 2011

Les divagations de Cheikh "Moumous" al-Thani


Lu et apprécié ce billet de Jack Dion, publié sous le titre « Communautarisme :1- République : 0 » publié dans l’hebdomadaire parisien Mariane du 13 août : « Au terme de la première journée - 6 août - de foot de Ligue 1, qui s’est soldée par une défaite du PSG face à Lorient (0-1), le Monde a poussé un cri de joie en forme de titre : « Malgré sa défaite à domicile, le PSG remporte une victoire contre le racisme ». Ainsi faudrait-il applaudir au rachat du club parisien par le fonds souverain du Qatar, ce confetti boosté par le pétrole.
« Le quotidien du soir reprend à son compte les propos d’un supporteur du PSG, lequel commence par dire que « c’est une victoire de l’antiracisme », avant d’affirmer : « Le club est aux mains des musulmans. » Un autre précise : « Pour les mecs de banlieue, les Qatariens vont réconforter leur image ».
« On ne peut pas imaginer plus grande confusion en si peu de mots pour une affaire qui se solde avant tout par le triomphe du foot business.
« 1- En quoi la prise de contrôle d’un club de football par un groupe étranger, quel qu’il soit, serait-elle une victoire contre la xénophobie ? Cela voudrait-il dire qu’un actionnaire français serait raciste par principe, alors qu’un Qatari serait forcément porteur des valeurs universelles d’émancipation et de fraternité ? A ce compte-là, il faut célébrer tout rachat d’une entreprise nationale par un groupe étranger au nom de la lutte contre le racisme.
« 2- Dire des « mecs de banlieue » qu’ils vont voir leur « image » valorisée à cette occasion, n’est-ce pas affirmer, de manière subliminale, qu’ils ne sont pas français ? Sauf erreur, c’est ce que disent les ultras de la droite extrême.
« 3- Quant à affirmer que le PSG est désormais « aux mains de musulmans », personne n’était encore allé jusque-là, pas même au sein de la famille Le Pen. Avant l’arrivée des Qatariens, le PSG était aux mains de qui ? De catholiques, de protestants, de juifs, de bouddhistes ou de francs-maçons ? Le Monde devrait mener l’enquête, ne serait-ce que pour rassurer certains de ses lecteurs, qui risquent d’être passablement inquiets d’une grille de lecture que l’on peut résumer ainsi : communautarisme : 1 – République : 0. »

L’auteur de la « confusion », en l’occurrence, le journaliste Mustapha Kessous n’est pas à sa première profession de foi …qatarienne. Il y a quelques mois, il applaudissait sans réserve l’octroi de l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar alors que les médias britanniques accusaient l’Emirat d’avoir « acheté les votes de certains membres du Comité exécutif de la Fifa ». Et il y a quelques semaines, il supportait la candidature du Qatari Mohamed Bin Hammam à la présidence de la Fifa. Bin Hammam a été depuis radié à vie par la Fifa pour faits de corruption. De plus, si les Qataris étaient des champions de l’antiracisme, ils traiteraient avec dignité les travailleurs émigrés (souvent des musulmans d’Asie) chez eux. Ce n’est pas, hélas, toujours le cas.

lundi 15 août 2011

Après les femmes et les cadets, les juniors...

Pour le football africain et depuis le Mondial 2010, les tournois internationaux se suivent et se ressemblent. Après le fiasco des Championnat du monde féminin et du Championnat du monde pour les moins de 17 ans, voilà que la compétition mondiale pour les moins de 20 ans a "largué" les représentants africains. Le Mali n'a pas franchi le 1er tour, le Cameroun et l'Egypte ont échoué en huitièmes de finale et le Nigeria a "capitulé" en quart de finale devant une équipe de France très "africaine".
En 1989, les Green Eaglets avaient disputé la finale (battus par le Portugal) et ils ont récidivé en 2005. Ils ne sont jamais parvenus à remporter le titre, exploit réussi par les Black Starlets du Ghana en 2009. Les Ghanéens qui auront été finalistes en 1993 et 2001. Ce sont les seules performances remarquables des juniors africains à l'issue de onze éditions (1989-2010). En 1989 et 1993, l'Afrique a fait mieux avec deux qualifiés qu'avec quatre en 1997, 1999, 2003 2007 et 2011.
Ces statistiques doivent être prises en considération : elles indiquent une stagnation voire un recul du niveau technique des équipes africaines. On nous rebat les oreilles avec "l'extraordinaire talent des jeunes en Afrique", or celui-ci s'avère insuffisant pour l'emporter sur les Européens et les Sud-américains. Sans doute, faut-il imputer cette incapacité à la préparation et à l'environnement des équipes mais aussi et surtout à la faiblesse voire à l'inexistence de compétitions régulières de juniors dans les pays africains, l'improvisation restant toujours la règle.
Cette régression mérite qu'on en débatte, mais du foot, sa majesté Hayatou VI s'en f....