lundi 28 septembre 2009

Salif, roi de Cergy

Dimanche 27 septembre, c'était jour de fête à Cergy-Pontoise. La mairie de l'agglomération francilienne a dressé les chapiteaux et invité de nombreuses anciennes gloires du football français et africain : elle inaugurait dans la plaine des Sports qui côtoie l'autoroute A15, le stade Salif Keita "reflet des valeurs de solidarité et de fraternité que notre ville ouverte à sa jeunesse et ouverte au monde" (dixit le maire Dominique Lefèvre).
Salif Keita, toute sa famille et ses amis proches étaient présents. Ainsi que ses compagnons de route et frères footballeurs, citons Rachid Mekhloufi, George Beretta, Roger Milla, Laurent Pokou, Joseph-Antoine Bell, Youssouf Fofana, François Omam-Biyik, Mustapha Dahleb, Jean-Claude Papin...
Salif prononça un discours de haute tenue avant de dévoiler la stèle qui porte son nom. Ensuite, la foule eut droit à un match de vétérans France-Afrique. Seul bémol dans la fête : la présence du ministre de la Jeunesse et des Sports Hamane Niang qui s'est invité à Cergy, histoire de récupérer politiquement l'évènement. Belle illustration de l'hypocrisie des dirigeants politiques maliens (dont M. Niang) qui, de 2006 à 2009, ont systématiquement saboté l'action de Salif Keita à la tête de la fédération malienne de football et l'ont marginalisé sans scrupule. Sans oublier que jusqu'à ce jour, aucun stade au Mali ne porte le nom de Salif Keita!
Faut-il croire que la reconnaissance n'est pas dans les moeurs des politiciens maliens. Personne ne pourra oublier que Salif Keita le footballeur avait, dans les années 1963-75, par ses exploits sur les terrains d'Europe, fait sortir le Mali de l'anonymat géographique.

samedi 26 septembre 2009

Welcome to South Africa 2010 (2) : records

Lu dans le quotidien Le Monde daté du 24 septembre sous le titre : " 50 meurtres sont commis chaque jour en Afrique du Sud" : "Les statistiques annuelles de la criminalité, rendues publiques mardi 22 septembre, confirment le haut niveau d'insécurité régnant dans le pays. (...) D'avril 2008 à mars 2009, le nombre de meurtres a légèrement baissé (3,4%) avec 18 148 actes recensés soit 50 par jour. Il demeure l'un des taux les plus élevés du monde malgré une dimunition constante depuis 1994.
(...) Vingt-sept mille sept cent cinquante viols ont été portés à la connaissance des autorités. Un chiffre largement en deçà de la réalité : des études évoquent 1500 cas par jour, dont la plupart se déroulent au sein du cercle familial. Alors que 41 000 nouveaux policiers sont en train d'être formés en prévision de le Coupe du monde de football en juin prochain, les crimes violents ont diminué de 2, 8%. Deux autres types d'infractions ont bondi : les cambriolages dans les entreprises (41,5%) et dans les domiciles privés(27%) qui ne sont pas cantonnés aux banlieues riches selon le ministre de la police Nathi Mthethwa.
(...) Le parlement devrait prochainement discuter un projet de loi élargissant élargissant les conditions d'usage des armes par les forces de police".
Bienvenue au pays des Bafana Bafana!

vendredi 25 septembre 2009

On ne ment pas, on ne triche pas (3)

En 2005, les cadets de Gambie remportaient, à Banjul, le Championnat d'Afriques des moins de 17 ans grâce à un but marqué, en finale, face au Ghana par un ...supporteur gambien qui a sauté des tribunes, pénétré sur la pelouse et dévié le ballon dans le but ghanéen! Ce "but" inédit a fait le tour de la planète. La CAF et son président avaient à l'époque, entériné la victoire de la Gambie et infligé une simple amende aux organisateurs locaux pour "envahissement du terrain"!!
En avril dernier, en Algérie, les cadets gambiens rééditaient leur performance et remportaient le titre continental après leur victoire en finale sur l'Algérie (3-1). A l'occasion de ce tournoi, le Dr Zerguini, membre des commissions médicales de la FIFA et de la CAF avait proposé à la CAF de faire subir à tous les participants des tests de vérification d'âge en recourant à l'imaginerie médicale (IRM). Sa majesté Hayatou VI rejeta la proposition. Le Dr Yacine Zerguini soumit, de manière officieuse, tous les joueurs à un contrôle de la formation osseuse. Les résultats dépassèrent toutes les prévisions : plus de 80% des joueurs avaient dépassé la limite d'âge!
Les faits viennent de conforter ces résultats : le président de la Fédération gambienne de football, Seedy Kinteh, a, le 23 septembre, officiellement reconnu que plusieurs membres de l'équipe championne d'Afrique avaient échoué au test de contrôle osseux effectué à Dakar. 51 cadets présélectionnés pour le Championnat du monde des moins de 17 ans (prévus au Nigeria en octobre) avaient subi le contrôle conformément aux instructions de la FIFA. Seedy Kinteh a refusé de dévoiler le nombre de champions d'Afrique qui y ont échoué.
Aux dernières nouvelles, sa majesté Hayatou VI n'a pas réagi ou plutôt, il a botté -lamentablement - en touche : "Des cas de tricheries qui ne concernaient pas seulement des équipes africaines ont été avérés".

vendredi 18 septembre 2009

On ne ment, on ne triche pas...(2)

Le 6 février 2003, à Lagos, le ministre des Sports nigérian déclarait : "Nous avons et depuis longtemps aligné dans les compétitions de jeunes, des joueurs dont l'âge réel dépassait celui-ci fixé par les règlements. Ces pratiques n'ont pas aidé notre football et nous devons les combattre." On se souvient que le Nigeria avait remporté le Championnat du monde de la FIFA pour les moins de 17 Ans en 1985 et 1993 et a été finaliste en 1987 et 2001. Et qu'il avait disputé les finales du Championnat du monde pour les moins de 20 ans en 1989 et 2007. On n'oublie pas aussi qu'en 1989, la FIFA avait suspendu le Nigeria pour deux ans de toutes les compétitions de jeunes suite à une tricherie sur l'âge des joueurs Siasia Samson, Uwe Andrew et Sadi Dahiru. Commentant l'aveu de son ministre, Kashimawo Laloko, ancien directeur technique de la Nigeria Football Association (NFA), affirma que " les contre-performances des Super Eagles lors du Mondial 2002 s'expliquent par l'âge avancé des vedettes de la sélection qui ne correspond à leur âge "officiel". "Certains, avait-il ajouté, flirtent même avec la quarantaine!"

La controverse sur l'âge réel des cadets et des juniors nigérians vient de rebondir. A l'occasion du Championnat du monde pour les moins de 17 ans que le Nigeria s'apprête, dans une indicible pagaille, à accueillir, la FIFA envisage d'instaurer un contrôle de l'âge de tous les joueurs, contrôle, par IRM, de la formation osseuse. Sani Lullu, président de la Nigeria Football Federation (NFF) réagit : " La NFF rejette l'usage du scanner pour déterminer l'âge réel des joueurs. Cette disposition ne figure pas dans les règlements du tournoi et je ne l'utiliserai pas pour disqualifier mes joueurs".
Une réaction qui intervient à peine quelques semaines après que la NFF ait renvoyé 15 joueurs de la sélection des moins de 17 ans : ils avaient échoué dans les tests d'âge, effectués évidemment par IRM!
Le ministre des Sports Sani Ndanusa n'est pas d'accord. Il refuse l'appel fait aux parents pour contrôler l'âge de leurs enfants. " La FIFA veut effectuer des contrôles par scanner, nous appliquerons ses directives. Nous ne resterons pas hors-jeu".
Sani Lullu ne devrait-il pas subir des tests d'éthique sportive?

mardi 15 septembre 2009

Les Eléphants, ça trompe énormément...

"Le dernier résultat de l’Équipe nationale ivoirienne* forte de 8 académiciens aura certainement assuré sa qualification pour le mondial sud Africain de 2010 en "écrasant", le 5 septembre à Abidjan, le Burkina Fasso par 5-0.Le score en dit beaucoup plus long que la manière. Car, comme annoncé précédemment, le jeu de cette équipe, pourtant truffée de talents, ne nous laisse guère d’espérance au niveau d’une phase finale de Coupe du monde.
Nous savons que les “grands dirigeants” ivoiriens et leurs techniciens se croient très forts avec ce 5-0. Mais ce sentiment est un leurre. Le talent individuel en football est insuffisant. Sans un collectif basé sur un véritable fond de jeu, une équipe se nourrit d’illusion.
Le jeu ou plutôt l’absence de jeu de cette équipe ivoirienne révèle des problème profonds et graves que le docteur “Vahid” au lieu de soigner, entretient par des choix techniques et tactiques douteux.Même Drogba finit par jouer au milieu tellement il est patent que cette ligne n’est ni équilibrée, ni bien composée pour créer du jeu. Dommage que l’encore président de la Fédération, Jacques Anouma, malgré le scandale des morts du stade Houphouet-Boigny (29 mars ), n’ait pas saisi l’occasion de laisser partir Vahid Halilhodzic sollicité par un club britannique. Cela dit, on comprend le choix de Vahid, prié de se décider entre partir ou rester. La soupe est bonne en Côte d’Ivoire. On travaille peu et on gagne beaucoup.
Heureusement, début 2010, il y aura une CAN. Cette compétition pourrait être un juge de paix. Elle pourrait aussi dégonfler la prétention des dirigeants ivoiriens et souligner une fois de plus leur incompétence. Depuis 7 ans, ces derniers sont en train de réussir "l’exploit négatif" de ne rien gagner tout en possédant les talents individuels pour prétendre au titre mondial. Le futur Président de la République, après cette CAN 2010 qui sera, probablement, encore une fois manquée, aura-t-il le bon sens de virer ces imposteurs et notamment jacques Anouma, ceci malgré que son prédécesseur (ou lui-même) en ait fait un ambassadeur pour des mérites dont le récipiendaire en était totalement étranger.
En attendant, suite à ce faux match, malgré le score, l'entraîneur a justifié la piètre performance par l'absence d'un pion important en la personne de Romaric, alors qu'en octobre 2008, "Coach" Vahid songeait à l'écarter définitivement. Il semble qu'en matière de constance, cet entraîneur ne le soit que dans l'incohérence.
Toujours au registre des déclarations, de même apprend-t-on que le Président de la fédération songe à arrêter à la fin de son mandat. Foutaise bien sûr. C'était la bonne occasion, après un 5-0, pour se fendre de ce genre d'annonce. Une façon aussi de se faire prier par des supporteurs aveuglés par ce résultat et par des dirigeants de clubs payés pour dire de lui qu'il est indispensable. En effet, sans cette fonction et le talent des joueurs que nous avons formés, qui dans le football connaîtrait Jacques Anouma? Absolument personne. Excuse incohérente, d'une part, pour l'entraîneur qui oublie de remplacer Romaric par Gyapi ou Diaki (véritables joueurs de milieu) et d'autre part, annonce de circonstance pleine d'hypocrisie du président de la FIF, décidément cette Équipe nationale ivoirienne est vraiment mal entourée. Elle ne le devra qu'à elle-même si elle parvient à gagner quelque chose."
* http://www.académie-jmg.com/
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lundi 14 septembre 2009

Les voyous du stade : l'Epervier sauvage (2)

Dans la galerie des "voyous du gazon", les "stars" expatriées du football africain trouvent large leur place. Voilà quelques saisons que la Premier League anglaise est habituée aux écarts de messieurs El Hadji Diouf (spécialiste du crachat) et Didier Drogba (simulation, jet de pièce de monnaie sur le public et contestation violente des décisions d'arbitre), samedi 12 septembre elle a découvert le "talent" d'Emmanuel Adebayor et ce à l'occasion du match Manchester City - Arsenal.
Transféré en juillet d'Arsenal à Manchester City, le capitaine de l'équipe du Togo a "pété les plombs" au cours du match. Il a, d'abord, volontairement essuyé ses crampons sur le visage de son ex-coéquipier Robin Van Persie. Ensuite après avoir marqué le troisième de Manchester City, il a piqué un sprint de 100 mètres pour aller narguer les supporters d'Arsenal, recevant un carton jaune pour incitation à la violence. "C'est un comportement qui manque d'élégance" a commenté poliment le coach d'Arsenal, Arsène Wenger. Adebayor risque d'être sanctionné par la Fédération anglaise. Ses débordements ne doivent étonner au Togo où depuis 2006, il joue les caïds au sein de la sélection.
Autre "star" africaine à s'illustrer dans le domaine du faire-plaies, le Béninois Stéphane Sessegnon. a quelques minutes de la fin du match Monaco - Paris Saint-Germain, il met une vilaine semelle sur le tibia d'un adversaire et écope d'un carton rouge. Pitoyable.
Le talent sans le respect de l'éthique sportive, c'est au moins faire preuve d'une inquiétante étroitesse d'esprit. Cela ne mérite pas de considération.

dimanche 13 septembre 2009

Hors-jeu

Le cinéaste et prducteur mauritanien Abderrahman Cissoko manie certes bien la caméra, mais quand il parle de foot, il ne maîtrise pas son sujet et enfile les banalités. Interrogé par le mensuel So Foot, sur les chances des équipes africaines en 2010, il a affirmé : " Moi, je crois beaucoup à l'Egypte et au Nigeria. Le Cameroun, c'était possible mais il y a cinq ans, et je suis très pessimiste pour l'Afrique de l'Ouest, que ce soit la Côte d'Ivoire ou le Mali".
La vérité du terrain a contredit les prévisions de M. Cissoko : un, le Nigeria et l'Egypte sont pratiquement éliminés du Mondial 2010, deux, le Cameroun était absent de la Coupe du monde 2006, trois, la Côte d'Ivoire a déjà son billet pour l'Afrique du Sud!
Quant à la perception qu'a notre cinéaste du jeu -" la beauté du foot se trouve dans sa transversalité" -, elle est pour le moins décalée. Il est vrai que parler du foot à tort, c'est tentant. Coupez....

Sifflets sous influence

La quatrième journée des éliminatoires africaines Coupe du monde/Coupe d'Afrique des nations, disputée les 5 et 6 septembre, a confirmé - si besoin est - l'influence que les arbitres (désignés rappelons-le par la CAF) ne sifflent pas en toute impartialité et en toute rigueur.
La désignation du Kényan Alfred Ndinya pour diriger le match Gabon - Cameroun à Libreville n'était pas dénuée d'arrière-pensée. Ce n'était pas la première fois depuis 1994 que les Lions indomptables sont "gâtés" par des hommes en noir choisis par les décideurs de la CAF. Jugez - en. 24é minute, le Camerounais Achille Emana récolte un carton jaune pour faute sur le Gabonais Kessany. 64è minute, Emana effectue, pieds joints, un tacle à retardement sur un adversaire. Un véritable attentat qui aurait dû lui valoir, sans contestation, un carton rouge ou au moins un deuxième carton jaune, synonyme d'expulsion. M. Ndinya siffle une simple faute. Dans la minute qui suit, Emana obtient le premier but du Cameroun. En toute équité, les Lions indomptables auraient dû terminer le match à dix contre onze et le résultat final aurait être tout autre. Mais le Kényan Ndinya a choisi délibérement, de donner un coup de pouce à Eto'o et à ses coéquipiers.
Le même jour, à Abidjan au stade Félix Houphouët-Boigny, les Eléphants ivoiriens en découdent avec les Etalons du Burkina Faso. Ils laminent, en seconde période leurs hôtes, et engrangent cinq buts dont deux de Didier Drogba. Seulement, la réussite du buteur ivoirien ne peut pas occulter son comportement sur le terrain. Sous les yeux de l'arbitre seychellois Eddy Mallet, Drogba ne se gêna pas pour donner délibérément, et en dehors de toute action de jeu, un coup de pied rageur à son garde-corps. Le carton rouge aurait dû être une sanction logique et incontournable, mais M. Mallet ne réagit pas.
Didier Drogba est un récidiviste. Souvent, il tord le cou au fair-play et se comporte comme un "voyou" des stades. Souvenez-vous de son dérapage (vu en direct sur le petit écran) à l'issue de la demi-finale de la Ligue des champions, Chelsea - Barcelone....