samedi 22 août 2009

Rock, pas aussi ...blindé que ça

Jeudi 23 avril, Rock Gnassingbé, le présidet de la Fédération togolaise de football (FTF) posait hilare, sur le perron de la FIFA, aux côtés des maîtres des lieux, Joseph Blatter et Jérôme Valck. Mardi 25 aôut, Rock retourne à FIFA House mais cette fois-ci, il y est convoqué pour s'expliquer sur sa gestion calamiteuse de la FTF.

A peine six mois après sa réélection dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne fut ni libre, ni loyale et ni démocratique, la FTF est en pleine zone des tempêtes. En effet, le 30 juillet, 36 ligues régionales et clubs sur les 52 que compte le collège électoral de la FTF, ont signé une pétition dans laquelle ils exigent la tenue d'un congrès extraordinaire dans un délai de trois mois. Les signataires s'appuient sur un vote de défiance à l'encontre du bureau fédéral dirigé par Rock Gnassingbé et réclament l'élection d'une nouvelle équipe. " Il y a un dysfonctionnement criard et une ambiance très délétère au sein de l'actuel bureau de la FTF" a expliqué Kossi Adjodo, premier vice-président de la FTF.

A la tête de la fronde, l'incontournable Gabriel Améyi, un spécialiste du "râteau" et un champion des basses manoeuvres qui avait, en 2007-2008, déstabilisé l'ex-président Avlessi Tata et provoqué l'intervention de la FIFA. Améyi et ses partisans qualifient la gestion de Rock (auquel, ils s'étaient ralliés lors de l'élection du 18 janvier dernier) d'autoritaire, d'unilatérale et d'opaque! En clair, Rock s'est, arbitrairement accaparé tous les pouvoirs et gère la FTF comme sa propriété privée. Un dictateur au petit pied : ils on,t dans les gènes dans la famille! Bien entendu, seul dans les médias, le plumitif de service à Jeune Afrique, Frédéric Lejeal (lire plutôt... le féal) a volé au secours de Rock Gnassingbé. Et celui-ci a botté en touche et accusé - une rengaine classique- les auteurs de la pétition de poursuivre des "intérêts politiques"! Rock, précisons-le, a été évincé le 10 juillet de son poste de commandant du Régiment Blindé de reconnaissance et d'Appui (RBRA) et ne s'occupe que de la sécurité dans le port autonome de Lomé. Pour combien de temps?

Le pompier de la FIFA, l'Ivoirien Jacques Anouma (il avait, en décembre 2008 validé la candidature - parvenue hors délai - de Rock et supervisé le 18 janvier 2009 son "élection") a repris du service. Mais trop lié au président ivoirien Laurent Gbagbo, il est contraint de faire des concessions afin de ne pas porter préjudice aux "relations fraternelles" entre son mentor et le président togolais, Faure Gnassinbgé, le demi-frère de Rock. Début août, Anouma s'est rendu à Lomé où il a reconnu "l'impossibilité de trouver une issue heureuse au problème de la FTF" et constaté que "le bureau de la FTF n'est plus en mesure de prendre des décisions en raison de la défection d'un nombre important de ses membres". Bref, la situation est bloquée et il faut appeler la FIFA à la rescousse.

Sont donc convoqués le 25 à FIFA House, outre, le petit dictateur de la FTF, Rock Gnassingbé, le vice-président, Gabriel Ameyi et le ministre des Sports Christophe Tchao.

Pendant ce temps, les Eperviers du Togo galèrent. L'entraîneur belge Jean Thijssen est sur la sellette parce que désavoué par les têtes dures de la sélection. Et, à l'occasion du match amical, Angola -Togo (2-0), disputé le 12 août à...Lisbonne, Seyi Adebayor a dû prendre en charge les frais de voyage de quatre de ses coéquipiers appelés à la rescousse par Thjissen. Le 5 septembre, le Togo accueille le Maroc pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Ce jour-là, Rock suivra sans doute le match, un épervier, un vrai juché sur le bras.